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Le revenu de base: une solution économique pour le monde d’aujourd’hui.

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Le revenu de base, universel ou inconditionnel est un revenu versé par la société à tous les citoyens, sur une base individuelle, sans conditions de ressources ni obligation de travail. Il reconnaît la participation de l’individu pour la société, indépendamment de la mesure de l’emploi.

Le fait d’être isolé, en couple, le fait d’être un enfant ou un adulte, le fait de travailler ou non ne changent rien au droit d’avoir son revenu de base.

Tout le monde n’est pas d’accord sur le montant, mais ça tourne souvent autour de 200 à 400€ par mois pour un enfant et 400 à 850 euros par mois pour un adulte.

Ce n’est pas une idée folle, loin de là. Le gouvernement finlandais désire implanter un projet pilote en versant un même revenu de base inconditionnel à ses citoyens. Les divergences de point de vue se situent en revanche sur le montant de ce revenu de base. L’Alliance de gauche le fixerait à 620 euros par mois, les Ecologistes à un montant de 440 euros tandis que les Libéraux prévoiraient un montant allant de 850 euros à 1000 euros par mois.

Pourquoi le revenu de base fait de plus en plus parler ?

Parce que notre société va mal. Le chômage et la discrimination augmentent. Aujourd’hui, on fait la chasse à la paraisse, on contrôle de plus en plus les chômeurs, ce qui a du sens que lorsque le travail est disponible. Notre système date du 20e siècle, mais ne correspond plus du tout à la société d’aujourd’hui.

Dans notre société, les incohérences sont nombreuses. Un travail n’a de valeur que s’il est assez correctement rémunéré. Pourtant, des personnes travaillent et gagnent certains mois, moins que les chômeurs. C’est le cas pour beaucoup d’indépendants. Certains métiers n’existent donc pas ou plus parce qu’ils génèrent moins d’argent que le chômage.

Ces incohérences ont fait du chômage une absurdité. Soit tu ne travailles pas, soit tu travailles beaucoup. Il n’y a pas vraiment de solution entre les deux.

On a donc de plus en plus de familles ou les 2 membres travaillent à temps plein et des familles ou les 2 ne travaillent pas.

S’il n’y a pas de travail pour tout le monde, faut-il le partager?

Oui, mais il faut arrêter de créer des obligations à toutes les sauces. Il faut revoir notre système à zéro. Le revenu universel peut permettre de réguler le système. Mais encore faut-il trouver le juste montant, car quoi que l’on fasse, quelqu’un le paiera. Pour les personnes de gauche, le revenu universel est assez élevé et permettra à tout le monde de vivre correctement. Pour les personnes à droite, il est faible et favorisera le travail.

On doit permettre à certains de travailler moins sans imposer une baisse du temps de travail à tous, car certaines fonctions ne peuvent pas être raisonnablement assurées par des temps partiels.

Le revenu de base va développer le partage du temps de travail, et donc l’emploi. Plus de temps partiel, c’est vrai, mais moins de chômage aussi. C’est un peu le modèle allemand.

Comment le revenu de base peut-il favoriser l’emploi?

Le revenu de base va supprimer le chômage et les nombreux pièges à l’emploi, mais il ne doit pas être suffisant pour vivre aisément.

Le revenu universel peut être complété par un emploi mal rémunéré, mais facile à obtenir. Par exemple : vendre des autocollants, distribuer des journaux, tondre les pelouses, écrire un blog, avoir une petite boutique sur eBay.

C’est aussi la possibilité aux jeunes d’essayer de se lancer dans une activité d’indépendant, la possibilité aux étudiants de financer en partie leurs études, à certains adultes de reprendre des études. De permettre à certains parents d’être père et mère au foyer et travailler 2-3 heures seulement par jour.

C’est tellement éloigné des politiques actuelles de lutte contre le chômage.

Oui, mais les politiques actuelles font des chômeurs de véritables parias de la société. Elles ne créent pas d’emplois, elles ne visent qu’à diminuer le chômage. Or le chômage n’est pas un problème, c’est une solution du 20e siècle pour limiter la précarité. Le problème est le manque d’emploi alors que l’on doit travailler plus, souvent à deux pour élever sa famille, mais beaucoup d’emplois sont remplacés par des machines. Ce qui justifie le revenu de base.

Au 21e siècle, on devrait avoir plus de flexibilité sur le nombre d’heures de travail et avec l’émergence d’internet, on devrait développer les emplois à domicile.

Le revenu inconditionnel va-t-il trop favoriser les familles nombreuses profiteuses du système ?

Pas forcément. Si vous ne connaissez pas Serge de Marcinelle et ses 31 enfants, je vous renvoie sur Youtube. Ce genre de famille rendrait le revenu de base beaucoup trop attrayant pour les familles nombreuses. Prenons l’exemple cohérent du revenu de base de 250€ par enfant et 500$ par adulte. Chez Serge, nous avons 3 adultes et 31 enfants, ce qui revient à 9250 € par mois, plus les aides sociales, pour faire vivre une grosse famille, le tout payé par les travailleurs. Le fait de vouloir réduire les inégalités ne doit pas favoriser les abus, or, en voici un qui pourrait se généraliser dans certaines régions précaires.

Mais ceci est un faux problème, car avec le système actuel, en additionnant les allocations familiales, d’invalidité et de chômage, cette famille perçoit déjà autant par mois, or, si aujourd’hui, Serge décroche un emploi, il perdra une part importante des allocations familiales et donc beaucoup d’argent.

Le revenu de base pourrait être accompagné de nombreuses réformes qui permettront d’éviter les abus sans pour autant entrer dans les contrôles et exclusions de la société.

Qui va faire les jobs précaires et mal rémunérés si le travail n’est plus une obligation?

Connaissez-vous l’expression « esclavage salarié » qui vient de l’anglais wage slavery? C’est un concept qui cherche à définir la situation des salariés qui ont légalement accepté un emploi et se sont ainsi soumis à l’autorité de l’employeur, mais qui dans la pratique seraient des esclaves. L’esclavage salarié suppose l’idée que le choix entre travailler pour un patron et mourir de faim, ne constitue aucunement un choix libre. Cela relève plutôt d’une aliénation, purement établie par l’homme et fondée à sa base sur une relation d’asservissement. Autrement dit, il loue sa force de travail, au quotidien, pour survivre.

Est-ce que c’est de cette société que l’on veut pour nos enfants?

On pourrait développer un modèle plus social, où les sans-emploi pourraient s’adonner à des activités librement choisies comme des activités bénévoles ou des activités jugées non rentables, mais gratifiantes et/ou utiles au bien commun.

Impayable, impossible? Non, juste une nouvelle société !

La fusion de l’aide sociale, du système de chômage et du système de retraite dans un revenu de base permet de revoir le modèle société en créant plus d’égalité et plus de cohérence. C’est un système simplifié qui peut faire gagner beaucoup d’argent à l’état. Les politiques actuelles de subvention à l’emploi coûteuses pourraient disparaître.

Certains économistes parlent de transformer la forme de création monétaire. Aujourd’hui, la monnaie est créée par le crédit bancaire, car c’est au moment où une banque fait un crédit à une entreprise ou un ménage qu’elle crée la monnaie qu’elle prête.

Si l’on propose que 100% de la création monétaire soit redistribuée sous forme de revenu de base, on pourrait financer un revenu de base de 150 € par mois par individu de la zone euro et on réduirait la spéculation.

Mais évidemment, si on désire que le revenu de base permette vraiment de remplacer le chômage, il faudra probablement créer encore de nouvelles taxes. C’est finalement le principal frein.

Alors, que penser du revenu de base? L’idée est intéressante et fait son chemin. Si comme beaucoup, j’ai pensé à une idiotie gauchiste au début, j’avoue qu’au contraire, cette idée n’est ni à gauche, ni à droite, mais qui fait partie de ces options qui pourraient rendre notre société meilleure. Elle correspond tout à fait à la société d’aujourd’hui. Encore faut-il que l’on arrive en s’enlever de la tête que le travail est une obligation et que trop de gens vont en profiter. Pour moi qui suis plutôt au centre, le revenu pourrait permettre de ne plus forcer les jeunes à essayer de décrocher un CDI pour passer de 950 euros au chômage à 1150 euros, mais avec un tas de frais en plus. Ce n’est plus possible.


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